Le lendemain, je me lève à 12 h 30 (pas vraiment par choix, mais bien car quelqu’un cogne pour qu’on aille manger avec le groupe). 20 minutes plus tard, je suis assisse devant un plat de poulet yassa. Il s’agit d’un bol de riz avec, comme accompagnement du poulet cuit avec des oignons caramélisés. C’est vraiment très bon, mais un peu dur sur l’estomac pour déjeuner.
Les trois prochains jours sont consacrés à notre intégration. Visite de la ville, rencontre des responsables à l’ambassade, visite du grand marché et retour sur la langue et les us et coutumes à ne pas oublier ici. Bref, un programme chargée, mais utile et nécessaire si on ne veut pas avoir trop de difficulté à s’adapter. Je dois dire que pour l’instant, je n’aime pas réellement cet endroit. Il y a beaucoup trop de bruit, de pollution et de gens. Étant quelqu’un qui aime la nature, je ne suis pas nécessairement dans mon élément. Par contre, je sais que je suis très fatiguée et que le fait d’être en groupe 24/7 depuis 3 jours me tombe sur le système. En découvrant la ville et les gens je vais m’y faire. Mais pour l’instant, j’ai hâte d’être à Sanankoroba.
C’est là que se fait la 2e partie de l’intégration, un petit village à 30 kilomètres de Bamako. Dès notre arrivée, nous sommes jumelés à un homologue qui nous fera découvrir son village et les coutumes d’ici. Je passerai les 3 prochains jours en compagnie de Mamoutou Mette. Il a 35 ans. Nous commençons le tour du village et il me présente les membres de sa famille. J’avoue que je suis déçue, car on ne prend même pas le temps de s’asseoir avec les gens pour discuter. Il me demande si je veux prendre le thé avec ses amis. Bien sûr !! Surtout qu’il s’agit de l’activité par excellence au Mali. Mamoutou n’était pas très jasant pendant la visite du village (pour ne pas dire pas du tout), je me dis qu’avec ses amis il sera plus à l’aise pour discuter. Ehh bien non. En fait, c’est tout le contraire qui se passe. On s’assoit, il prépare le thé et on regarde ses amis jouer aux dames… pendant deux heures et demie ! Au moins, je pourrai dire que j’ai appris quelque chose ce jour là J le reste de la soirée se déroule entre toubabs (étrangers).
Je dois dire que le village est ce que je m’imaginais lorsque je pensais à un village africain. Les maisons sont en banco (mélange d’eau, de terre), il n’y a presque pas de voitures (le gens se déplacent en vélo, à pied ou encore en charrette tirée par des ânes) et les animaux se promènent en toute liberté partout dans le village.
Pour la deuxième journée, plusieurs activités sont au programme. Le tout débute avec la visite officielle du maire, du préfet et du chef du village. Le chef est l'homme le plus âgé du village. Il est malheureusement aveugle depuis quelque temps. En fait, ce n'est pas lui qui prend les décisions mais les gens le respectent quand même pour ce qu'il représente dans la culture.

Il y a une tradition ici qui dit que chaque fois qu’un étranger arrive dans un village, il se doit d’aller porter des noix de cola au chef en signe de respect. Les noix de cola sont environ de la même grosseur que des noix, mais elles ont un goût amer. Suite à cela, on se dirige vers la crèche, qui est en fait une garderie où il coûte 2 seaux d’eau par enfant pour faire garder les petits. En chemin, je discute avec une femme qui porte son bébé dans le dos (tous les bébé sont transportés de cette façon). Elle est tellement belle ! En fait, toutes les femmes sont superbes ici, elles sont toujours bien habillées et ont le sourire aux lèvres.
Prochain arrêt, le marché !! Celui de Sanankoroba est différent de Bamako en ce sens qu’il n’y est que le lundi, alors que Bamako c’est 7/7.
Ici, on peut y acheter de la nourriture, des vêtements, des peaux d’animaux… ce qui m’a marqué de cet endroit c’est le kiosque de viande. Tous les morceaux sont étalés sur une table à l’extérieur et laissez-moi vous dire que les mouches s’en donnent à cœur joie !! Lorsqu’on achète un morceau, le vendeur
Je termine plus tard que la plupart des autres. En fait, nous ne sommes plus que deux à finaliser notre bogolan. Il ne faut pas avoir peur d’être le centre d’attention ici !! il doit y avoir au minimum 45 enfants autour de la table pour nous regarder travailler !! Nous rentrons juste à temps pour le souper. Un fait que j’ai oublié de mentionner, depuis que nous sommes à Sanankoroba, tous les repas se prennent avec les mains seulement. De plus, nous n’avons pas chacun une assiette, il y a un plat commun pour 5 personnes. Le principe est de manger la partie du plat qui est devant soi. Je le mentionne car ce soir, le repas est du spaghetti !! Du riz ce n’est quand même pas trop difficile, mais je vous mets au défi de manger un plat de spag (coupé en 2) sans tout salir autour de vous !! Ce soir, c’est la dernière activité avec les homologues, il s’agit d’une soirée balafon. C’est une soirée dansante où ceux qui peuvent danser sont ceux qui apportent une chaise. Souvent on voit ces soirées lors des baptêmes, fiançailles ou encore mariage. Comme nous avons une vraie soirée traditionnelle, la musique est jouée par de vrais musiciens (qui sont de plus en plus remplacé par des ordinateurs). Vraiment, c’est une belle soirée !! Mais là mon lit m’appelle.
Dernière journée à Sanankoroba déjà. On revoit ce qui est important pour le stage, on fait un retour sur ce qu’on a vécu jusqu’à maintenant, bref on boucle la boucle, car demain matin chacun part pour son milieu de stage. Le lendemain, les au revoir arrivent vites, chacun s’embrasse et embarque pour la grande aventure. Quelques photos avant de partir, entre autres le lever de soleil.
On arrive à la concession (appartement où 4 d’entre nous habiteront) épuisé, mais content de pouvoir enfin s’installer pour un bout. C’est grand et les chambres… nous avons 2 lits chacun et les plafonds doivent être d’une hauteur d’au moins 20 pieds. La famille en bas semble gentille et comme ça fait plus de 15 ans que des Québécois habitent ici, nous avons moins peur de faire des gaffes !! En plus de tout ça, nous avons une très grande douche, un poêle au gaz et... un frigo !! oui oui un frigo. Franchement, je sens que je vais me plaire ici :)
Il nous reste 4 jours avant de commencer nos stages. Comme je suis de plus en plus malade depuis Sanankoroba (mal de cœur et de ventre seulement), je veux vraiment me reposer pour être en forme au travail. En dormant suffisamment (à l’aide de bouchons) je me remets sur pied en 2 jours. Avec l’aide de Bourlaye (un des responsables du CFCI avec nous depuis le début), nous découvrons le quartier, les marchés et les différents moyens de transport. Je dois me rendre au travail en bâcher et faire une dizaine de minutes de marche. Pour l’instant ça se fait bien, j’ai hâte de voir ce que ça donnera lors des grandes chaleurs. Je commence à m’habituer aux bruits et au chaos de cette ville. Les gens sont toujours souriants et dès qu’on leur dit quelques mots en bambara (dialecte le plus parlé ici) on voit leurs yeux s’illuminer. Ils sont fiers de voir qu’on fait des efforts et qu’on s’intéresse à eux.
Bravo Kath,
RépondreSupprimerQuelle belle école, quelle belle expérience.
Merci de nous faire partager ton quotidien.
Lise et Denis
PS: Bonne St-Valentin
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