La session du CFCI

De retour de l'Ouest canadien en juin dernier, alors que j’étais monitrice de langue sur l’île de Vancouver, je me suis inscrite au programme du CFCI du Cégep de Rivière-du-Loup. Je savais seulement qu'il y avait une session d'étude et une session de travail en Afrique. Ahhh l'Afrique!! Ça fait tellement rêver, et là j'ai une chance d'y aller alors je ne suis pas pour passer à côté!! J'ai finalement été acceptée en juillet. J'étais super contente, mais je ne savais toujours pas à quoi m'attendre...

Une fois sur place, j'ai compris dès la première semaine que j'adorerais mes 4 mois d'études. Je regardais les gens assis autour de moi, certains avaient l'air de savoir pourquoi ils étaient ici, alors que d'autres, comme moi, venaient vivre une expérience nouvelle sans avoir trop d'attentes. Au fil du temps et des cours, nous avons appris à nous connaitre...et à nous présenter. Nous avons une douzaine de cours, donc une douzaine de professeurs...donc une douzaine de présentations à faire. À la fin, nous savions qui nous étions et pourquoi nous étions sur ces bancs!!

Les gens qui font partie de ce cours m'ont surpris à plusieurs niveaux. Tout d'abord, je dois dire que nous étions 19 filles et 1 seul garçon (on se demande encore si on doit lui dire : chanceux ou pauvre toi hihi) Les travaux d'équipe, les sorties et les activités et l'intensité du programme (nous passion au minimum 30 heures par semaine ensemble) à fait en sorte que les liens se sont créé rapidement, ce qui m'a permis d'apprécier ma session encore plus!! Nous avons vécu des moments des stress particulièrement intenses, mais qui ont été balancés par des moments vraiment extraordinaires. Il serait trop long ici de raconter ce que nous avons vécu, mais je peux vous dire qu’il y a des souvenirs qui resteront gravés pour le reste de mes jours. Voici donc la gang avec qui j'ai vécu ma session d'étude à Rivière-du-Loup et avec laquelle je pars en Afrique!!!

Un des beaux moments que j’ai vécus durant cette période est la confirmation de nos milieux de stage. J’avais demandé à travailler avec une organisation qui s’appelle Right to Play qui se situe à Bamako, au Mali. Il y a maintenant 3 ans, j’avais fait des recherches et j’ai découvert cette organisation qui travaille avec les enfants en utilisant le sport comme moyen d’éducation. J’aurais aimé y travailler, mais il demandait de l’expérience. J’étais donc très contente d’avoir la chance de réaliser mon stage avec eux et ainsi, obtenir l’expérience qui me manquait en coopération. Vous pouvez avoir plus de détail sur Right to Play en visitant leur site http://www.righttoplay.com/

La diversité des cours m'a permis de m'ouvrir les yeux sur ce qui se passe dans les pays en développement. Ce n'est pas toujours joyeux à entendre je peux vous le dire. Par contre, certains profs nous parlent aussi de ce qui se passe au Canada et dans les instances internationales (ONU, FMI...) et comment se prennent les décisions... Il y a des fois où nous sommes sortis de classe tellement frustrés contre les pays et leurs dirigeants !!!

Au moins, le fait d'avoir une vision plus claire du monde dans lequel on vit nous permet d'agir de façon plus consciente et d'essayer de changer les choses. Le changement vient avec la connaissance, je crois, mais il vient aussi avec la crainte de l'inconnu. Pourquoi faudrait-il changer des habitudes que nous avons depuis longtemps et avec lesquelles nous sommes à l'aise? Peu de gens changent une recette gagnante pour le simple plaisir, vrai?

C'est pourquoi je dis que les cours m'ont permis de changer. Je ne peux garder certaines habitudes en sachant les conséquences qui y sont reliées. J'ai déjà commencé à changer après mes quatre mois à Rivière-du-Loup et je sais que je serai encore plus différente lorsque je reviendrai d'Afrique. Il est impossible qu'une expérience comme celle que je vais vivre me laisse totalement inchangée. J'ai cependant hâte de voir comment réagiront les gens de mon entourage face à la nouvelle moi. Les expériences que je vivrai au Mali feront que je reviendrai avec une nouvelle personnalité dans un milieu qui n'aura pas nécessairement changé, alors le clivage n'en sera que plus grand. Comment est-ce que je vais réagir par rapport à certains comportements des gens? Comment réagiront les gens à mes nouvelles valeurs et mes nouveaux modes de vie? L'adaptation au Québec sera-t-elle plus dure que l'adaptation à l'Afrique?

Plein de questions qui trouveront reposent seulement l'été prochain...

Pour l'instant je quitte pour la grande aventure et je vous souhaite un bel hiver !!!

Pour ceux que ça intéresse, je laisse quelques titres de livre qui nous ont été suggérés par nos professeurs, et certains que j'ai découvert par hasard...bonne lecture !!

• The secret life of bees (Sue monk kidd)
• La globalisation du monde; laisser faire ou faire ? (Jacques Gélinas)
• Noir Canada (Alain Deneault)
• Et si le tiers monde d’autofinançait, de l’endettement à l’épargne (Jacques Gélinas)
• Le développement, histoire d’une croyance occidentale (Gilbert Rist)
• La constance de jardinier (John Le Carre)
• Et si l’Afrique refusait le développement (Axelle Kabou)
• Comment les riches détruisent la planète (Herve Kempf)
• Changer le monde (nouveau) mode d’emploi (Chico Whitaker)
• Un autre monde est possible (Chico Whitaker)
• No logo (Naomie Klein)
• Femmes voilées, intégrisme démasqué (Yolande Geadah); sur la religion musulmane
• Toxic (William Reymond); sur les traitements de la nourriture et l'obésité
• Désinformation (Hans Smart); sur le contrôle de l’information par les différentes puissances
• Arrêtons de pisser dans de l’eau embouteillée (Jean-Sébastien Trudel); sur le développement durable