Internet étant ce qu'il est en Afrique, j'ai seulement le temps de mettre le texte sur le blog, je vais ajouter les autres photos et vidéos à mon retour au bureau à Bamako. Bonne lecture d'ici là :)
16 h, c’est la 2e partie du mariage de Fatoumata, soit la cérémonie traditionnelle. Dans la cour il y a au moins une soixantaine de femmes présentes (photos) (les hommes sont à la maison ou discutent sur le trottoir). La mariée se fait laver les mains et les pieds par une femme. À ces côtés, se tient sa grand-mère. Les 2 ont un voile sur la tête qui cache le visage. Une fois la cérémonie de purification terminée, on va reconduire la mariée dans un appartement ou elle et son mari passeront 1 semaine sans pouvoir sortir et la grand-mère sera présente dans une chambre à côté pour donner des conseille sur comment devenir une bonne femme et une bonne épouse. Comme Fatoumata est avec son mari depuis au moins 3 ans (car leur fils à 3 ans) le principe de la chambre est quand même bien, car cela lui permet d’avoir un temps de repos de la cuisine, du ménage et de son fils. Cependant, je me dis que pour une fille qui vit un mariage arrangé, cette semaine doit être vraiment appréhendée. Lorsque j’ai posé la question a savoir pourquoi c’était de cette façon, on m’a dit que c’était pour permettre aux deux nouveaux mariés de mieux se connaître, alors que d’autre m’ont dit que c’était pour que la femme tombe enceinte le plus tôt possible. Il semblerait aussi que plusieurs filles pleurent tout au long de la cérémonie et lors du trajet jusqu’à l’appartement. Je ne sais pas trop ce que je pense encore de cette pratique. D’un côté, je me dis que c’est culturel et que toutes les femmes ne passent pas là, mais d’un autre côté, si moi j’avais à le faire, je ne crois pas que je serais joyeuse à l’idée d’aller m’enfermer dans une chambre pour une semaine avec un homme, surtout si je ne l’ai pas choisi !!!
Lundi 16 février
Ce matin je suis encore malade, et le travail n’avance pas vite. Déjà que ce n’est pas très motivant de faire un rapport de stage, quand le cerveau décide de prendre congé, c’est décourageant. La journée finit par finir et je vais m’asseoir avec les gars de l’imprimerie. Ce soir, ils préparent le thé à l’érable, cadeau que je leur ai donné de la part de la stagiaire de l’an passé. C’est la première fois que je goute un thé aussi bon. Déjà qu’un thé à l’érable doit être sucré, en plus avec la quantité de sucre qu’eux mettent…ça goute bon :)
Mardi 17 février
Ce matin je quitte la maison à 6 h 15 pour une visite de terrain. L’activité débute à 7 h et elle est pour les pairs éducateurs. Ce sont des jeunes qui ont été formés par Right to Play afin qu’ils puissent animer des séances de jeux avec les élèves de leur classe. Il y en a une douzaine à cette école et c’est facile de voir que se sont des leaders. Lors du jeu, tous sont capables de répondre aux questions et participent.
Après l’activité, nous arrêtons dans une boulangerie pour nous acheter notre déjeuner. Je prends un croissant au chocolat (ici au moins la pâte est feuilletée comme chez nous) et un nem (ça ressemble à un rouleau de printemps avec de la viande. C’est différent, mais très bon.
Le reste de la journée se déroule rapidement et à 16 h c’est l’heure du sport. Cette semaine, c’est moi la coach et j’ai décidé de leur apprendre le football américain !! Comme nous ne sommes que 6, je dois modifier un peu les règles, mais dès l’échauffement je suis surprise, car tous semblent avoir une certaine technique. On joue à 3 vs 3 pendant 30 minutes. Tout le monde a compris les règles rapidement. Enfin presque. Il y a Daff qui lorsqu’il reçoit une passe lance le ballon à l’autre bout du terrain comme s’il s’agissait d’une boule de quille en croyant que c’est le ballon qui devait se rendre dans la zone de but pour faire un point.
Après le travail, je quitte avec Daff pour aller visiter un peu la ville. Nous commençons avec le stade omnisports. C’est vraiment immense ! Il y a un stade de football où se joue la plupart des matchs locaux. Autour il y a une piste d’athlétisme. Plus loin il y a un terrain de basket intérieur, aussi pour les matchs locaux. Pour les autres sports, il y a des terrains de tennis, une piscine (qui est fermé jusqu’en mars, car il fait trop froid présentement à 30 degrés !!) et d’autres terrains de foot et de basket. Après cette visite, nous allons au zoo. Il nous en coute 100F pour entrer, soit 25 cents. C’est un peu dommage, car il n’y a presque plus d’animaux ici. J’ai vu quelques singes, des alligators, des paons, des hérons et quelques autres petits mammifères sont présents. Le lion, les 2 gorilles et 2 hyènes ont l’air malade ou blessé. En fait, les gens ne viennent pas ici pour les animaux, mais bien car c’est un endroit tranquille pour être en couple. Comme il y a une brigade des mœurs à Bamako, on peut se faire arrêter et donner une contravention si on te prend à tenir la main et à embrasser quelqu’un. Et comme la brigade n’est pas au zoo…, les gens en profitent pour se tenir la main !!! Ici, toute démonstration d’affection, comme se tenir la main, entre un homme et une femme est prohibée. De retour à la maison, je discute un peu en bas et je vais me coucher tôt.
Mercredi 18 février
Ce matin, la visite est à 8 h 15, donc je peux me lever plus tard. On va faire la visite et on se rend au bureau pour le reste de la journée. J’essaie encore, tant bien que mal, d’avancer mon rapport de stage. Pourtant, j’ai celui de Geneviève, la stagiaire de l’an passé pour m’aider, mais je suis quand même inefficace. J’imagine que je vais produire sous pression. À 16 h, je vais avec Daff voir un coach de basket afin de l’aider à planifier sa séance. Ici, une planification de séance consiste à rappeler que les discussions sont importantes et que les échauffements, les étirements et la récupération doivent être présentent. J’avoue que ce n’est pas ce à quoi je m’attendais. Pour moi une planification veut dire de trouver les activités qu’on va faire et comment on va s’organiser pour l’espace et le matériel. À chacun sa vision faut croire. Après la planification, nous restons pour pratiquer avec les filles. Elles sont capables de faire des trucs que je n’ai jamais pensé à faire, par exemple dribbler avec 2 ballons et croiser entre les jambes et dans le dos… Elles sont vraiment bonnes !!! On quitte pour la maison à 19 h, après avoir pratiqué pendant 2 h. je ne sais pas si c’est tous les coachs ou seulement lui, mais en 2 heures, nous n’avons fait que 4 exercices. Chez nous, on essaie de changer après 10 minutes afin de garder les jeunes intéressés. Je ne sais pas ce qui fait la différence, peut-être que la hiérarchie ici fait que les jeunes écoutent sans poser de questions ou passer de commentaires, car c’est l’adulte qui sait.
À la maison, je monte encore une fois tôt, la fatigue des 3 derniers jours se fait sentir. Je dois m’assurer de bien récupérer si je ne veux pas tomber malade.
Jeudi 19 février
Ce matin, je vais directement au bureau, il n’y a pas de visite de terrain. Dimitrina me demande de trouver une façon de travailler dans le bureau de l’unité 1, car je vais passer le prochain mois avec eux. Ce n’est pas facile, car ils sont déjà 4. Je trouve un petit coin sur le bureau d’un des gars pour installer le portable et y travailler. Dès que l’un d’eux quitte pour une mission où pour une rencontre, je prends ça, place. Mon espace de travail n’est ni confortable ni ergonomique, mais ça me donne l’occasion de connaître mes collègues et de profiter de l’ambiance du bureau.
17 h, heure de la descente (retour à la maison), je vais m’entrainer avec Daff. Nous allons courir et faire quelques exercices dans un parc pas très loin. En fait, la définition de parc ici est assez différente de la nôtre. Il s’agit d’un terrain vague ou les jeunes jouent au soccer et souvent les gens s’en servent comme poubelle. La première fois que j’ai rencontré Daff, c’était chez la responsable du CFCI. Nous avions discuté du stage et d’autres sujets. C’est à ce moment qu’il m’a dit qu’il a déjà été un athlète en course. En regardant la grandeur et la forme qu’il a, c’est très plausible. Cependant, en le voyant courir aujourd’hui, j’ai des doutes sur la véracité de cette affirmation. Et au niveau des exercices musculaires, c’est surtout des exercices d’échauffement qu’il me fait faire (on a décidé que c’était lui le coach aujourd’hui). Bref, je ne suis pas certaine s’il s’entraine vraiment tout les soirs comme il me le dit.
De retour à la concession, je reste un peu en pas pour discuter et je monte pour manger. Cette semaine je suis partie sur les sandwiches aux œufs, j’ai dû manger ça au moins 3 ou 4 fois depuis le début de la semaine. Encore aujourd’hui je me couche tôt. Je sais que ça ne fait pas plaisir à Alpha, mais je n’ai pas l’intention de tomber malade juste pour lui faire plaisir.
Vendredi 20 février
Dernière demi-journée de travail avant la fin de semaine. Ce matin, je vais visiter une école communautaire à 7 km à l’extérieur de Bamako. Si j’ai bien compris, le village s’appelle n’gomi et je peux vous dire que pour se rendre, la route n’est vraiment pas belle. C’est en terre tout le long et les nids-de-poule sont chose plus que courante. En fait, on nous avait dit qu’à Bamako lorsqu’on conduit, on n’évite pas les trous, on les choisit, je comprends maintenant ce que ça veut dire !!! Pour se rendre jusqu’à l’école, le chemin traverse un dépotoir. Sur les montagnes de déchets, je vois des animaux qui mangent et des gens avec des sacs de plastique qui essaient de trouver des objets à vendre. C’est marquant comme image, mais en même temps je me dis que c’est peut-être le genre de photos qui pourraient faire réagir les gens chez nous à faire attention à ce qu’on consomme. Un peu plus loin, je vois l’école. Le décor est totalement différent. Une rivière passe tout près, ce qui permet d’avoir une cinquantaine de manguiers qui poussent. Jusqu’à maintenant, c’est la plus belle école que j’ai vue, surtout grâce au paysage. D'un côté, il y a les manguiers qui longent la rivière et de l’autre ce sont des collines rocheuses. Cela donne l’impression d’être loin de tout et d’avoir la tranquillité en tout temps. Le principe d’une école communautaire est intéressant. Ce sont les gens de la communauté qui gère tout. Ce sont eux qui ont construit le bâtiment, qui engage les professeurs, qui paient les comptes et qui prennent les décisions. Souvent, comme l’argent n’est pas toujours facile à avoir, les professeurs peuvent se faire payer en nature (céréales, riz ou autres aliments de base). Heureusement, le gouvernement aide de temps en temps en donnant un petit budget.
Ici, l’espace n’est pas un problème, en effet, il y a 4 groupes d’environ 25 élèves qui font une activité en même temps. Le feed-back avec les profs se déroule au bureau du directeur, soit en face de l’école, sous un manguier !! C’est comme dans les films non ??
12 h 30, retour à la maison ou je dois aller au marché pour faire des provisions de fruits et légumes. J’ai la bonne idée de dire cela à Alpha, qui me propose sans attendre d’y aller avec moi, évidemment. J’accepte, sachant très bien que je vais repartir tout de suite après pour aller me promener par moi-même. Donc, on part au marché et dès que je lui dis ce dont j’ai besoin, il part à gauche et à droite et je peux à peine le suivre. Non seulement cela, mais je n’ai même pas le temps de discuter avec les gens parce qu’il parle tout de suite bambara, sans me laisser le temps d’expliquer. Bref, je trouve que j’ai l’air d’une snob qui ne veut pas parler aux gens et qui vient avec son petit noir de service. Après m’avoir demandé 3 fois en 5 minutes si j’avais besoin d’autre chose (je sentais qu’il était pressé de partir) nous retournons à la maison. C’est déjà l’heure de me préparer pour la soirée chez Fidel (le directeur du bureau). Il a invité tous les gens de Right to Play chez lui pour fêter son départ pour une nouvelle mission. Je me rends là-bas avec Daff et Cissé. La maison de Fidel est vraiment grande, en fait c’est une villa où au moins 6 personnes pourraient habiter, mais je crois qu’il est seul ici.
Pendant la soirée, nous avons eu le droit à un long discours (Fidel aime beaucoup parler :) tout en se faisant attaquer par une armée de moustiques. Ensuite vient le temps de manger, il y a tellement de choix ; salade, poisson, poulet, aloko (bananes plantains frites dans l’huile) et même des tites patates rissolées !! Il y a une chose à ne jamais oublier ici, s’il y a de la musique et que des gens dansent, il faut aller danser, sinon c’est mal vu. Daff en coureur de jupons qu’il est tente de danser avec les 3 filles présentes. Il fait beaucoup de blagues en disant que nous ne pourrons pas lui résister, mais j’ai des doutes qu’il y a une part d’espoir dans sa tête. Je retourne à la maison vers 22 h 30 avec Cissé et en chemin, nous avons discuté de sujets que nous n’abordons normalement pas au bureau (comment il m’a perçue depuis que je suis arrivée, le fait qu’il cherche un autre emploi, les agissements de Daff…) c’était très intéressant et ça m’a permis de connaître une autre facette de cet homme.
Ces piqures ne viennent pas toutes de cette soirée, mais c'est quand même surprenant que je n'aie pas encore la malaria !!

Samedi 21 février
Ce matin, je me sens d’attaque pour faire du ménage. Il est tôt et Vicky est au travail et Michel, je ne sais pas. Je commence par ma chambre où je vide mes armoires afin de passer un linge pour enlever la poussière, je change mon lit de place, je lave les moustiquaires, passe le balai… ensuite c’est au tour de la cuisine. Il faut passer un linge partout tous les jours si on ne veut pas que la poussière s’accumule et comme le comptoir passe du gris au blanc après avoir lavé, je me rends compte que ça fait longtemps que ça n’a pas été fait !! Je termine avec ma lessive. Vers 12 h 30, je me prépare une salade de fruits. Vicky arrive entre temps et nous décidons d’aller dans un resto où ils servent de la pizza (mais une pizza comme chez nous). Nous prenons une cal zone à 2, le fromage est très bon, il est fondu et les charcuteries sont fraiches. C’est un très bon repas, qui revient à 10 $ chacune. C’est cher, mais une fois de temps en temps ça vaut la peine. Une fois le repas terminé, nous nous rendons au marché de Médine (qui est un des nombreux marchés de Bamako) ou il y a la fripe. Ici, il y a des ballots de linge qui arrivent chaque semaine et certains morceaux valent vraiment la peine. Cependant, il faut être prêt à chercher et avoir beaucoup de patience. Après 3 heures de recherche, nous n’avons trouvé qu’une seule camisole. Bredouilles, nous retournons à la maison pour nous préparer pour notre souper. Vicky a été invité par une collègue de travail à aller manger chez elle et elle peut venir avec des amies, alors elle j’y vais. Elle aussi a une énorme villa et elle y habite seule. Comme c’est son employeur qui pait la maison, s’il y a plusieurs stagiaires, ils logent tous là. Cependant, comme elle est la seule pour l’instant, elle a la maison pour elle. Une chose que je n’avais pas vue depuis mon arrivée ici, elle a des animaux domestiques, un chat et un chien. Le chat reste dans la maison, car elle s’est fait dire que si ce n’est pas les chiens qui l’attaquent, ce sera probablement les enfants. Après avoir bien mangé et bien discuté, nous retournons à la maison vers 23 h.
Dimanche 22 février
Ce matin, je vais passer du temps avec la famille de la concession. Fatoumata a terminé sa semaine avec son mari dans l’appartement et elle est revenue à la maison vers 5 h 30 ce matin. Pendant la journée, les gens vont venir porter les cadeaux de mariage, avant qu’elle ne parte vivre chez son mari. La cour est remplie de chaudrons, de vaisselle et d’autres objets. Je peux difficilement croire qu’elle utilisera tout cela ! Vers midi, je montre et je vais au marché de fruits et légumes avec Vicky. Je veux essayer de me faire une sauce à spaghetti. Pour nous rendre, nous devons passer par les kiosques des viandes. Là, tous les marchands étendent leurs morceaux sur les tables et tentent de nous attirer. L’odeur n’est pas très agréable, mais il reste que je trouve ça quand même beau. Ça doit être mon côté carnivore qui ressort un peu !
Je cuisine tout l’après-midi et pendant que Vicky et moi sommes en train de préparer, un jeune garçon monte chez nous. Il touche à tout et déplace tout ce qu’il y a sur la table. Comme il ne parle pas français, c’est difficile de lui dire d’arrêter. Vicky est en train de couper un piment, et selon les signes qu’il fait, on comprend qu’il veut prendre un morceau. Vicky lui fait signe que oui et il prend un morceau qui n’est pas bon et le jette par terre. Elle et moi poussons un « HEY » en même temps, pour se rendre compte tout de suite après qu’ici, tout le monde jette les déchets par terre et ce sont les bonnes de la maison qui sont responsable de passer le balai. Je termine la cuisine il est déjà 17 h. Je prends le reste de la soirée pour relaxer et lire. C’est fou comme les fins de semaine passent vite ! Même si j’ai l’impression de faire beaucoup, il reste qu’il fait de plus en plus chaud, alors ça joue aussi dans mon niveau d’énergie.
Lundi 23 février
La journée au travail se passe bien. Yaya, un de mes collègues me fait part des visites de terrain que nous ferons cette semaine. Mercredi nous devons être au terrain à 6 h 30, ce qui implique que je quitte la maison vers 5 h 45 :S. Outre cela, je dois absolument envoyer mon rapport de stage aujourd'hui, car demain je passe la journée à Keleya pour commencer à planifier mes 2 semaines de stage à cet endroit. Comme je croyais, je fonctionne mieux sous pression, car j’ai avancé plus vite aujourd’hui que j’ai pu le faire au cours de la dernière semaine. La soirée aussi est tranquille, je discute un peu avec le grin et je monte souper.
Mardi 24 février
6 h 30, je rencontre Yaya de l’autre côté du fleuve et nous partons faire la visite de terrain. Après les activités, j’attends Daouda et Lassana le chauffeur afin d’aller à Keleya. Dans la voiture il fait chaud, l’air conditionné ne se rend qu’à l’avant, et comme je me suis levée tôt, je m’endors. Nous faisons un stop à la mairie de Keleya, ou se trouve aussi le bureau de Right to Play, pour saluer le maire et prendre Aminata, une collègue de travail. En fait, nous allons à Bougouni pour remettre des ballons et rencontrer le nouveau directeur de la commission scolaire. Le stade est vraiment impressionnant. Il est nouveau de cette année et ressemble beaucoup à nos stades si on regarde la construction. En effet, toutes les pièces sont climatisées, il y a une salle de son et d’éclairage pour les matchs et il y a même des robinets qui fonctionnent avec un détecteur de mouvement (ce qui a beaucoup impressionné mes collègues). Je ne sais pas combien le tout a couté, mais avec la poussière et le ménage qu’il faut faire quotidiennement ici, ça ne doit pas être facile à entretenir.
Sur le chemin du retour, je m’endors encore ! Nous arrivons au bureau juste à temps pour le sport. Cette semaine nous jouons au soccer. Comme j’ai complètement oublié cela ce matin, je dois jouer en sandale. Mais finalement, ça ne joue pas si mal, et l’heure passe très vite.
Mercredi 25 février
Ce matin j’ai une visite de terrain avec Yaya. L’école se trouve juste à côté du centre de réforme pour jeune fille de Bamako. Il semble que ce soit un centre très réputé, mais je ne sais pas exactement ce qu’ils y font. De retour au bureau, j’apprends par Dimitrina (ma responsable de stage) que je dois donner une formation cette fin de semaine !! On est à 2 jours et le responsable ne m’a pas avertie !! Lorsque je vais lui demander des informations sur ce que j’aurai à faire, il me répond que Mélissa m’a dit en quoi consistait la formation, donc j’étais au courant de ce que je devais faire. En fait, Mélissa m’a seulement montré les documents en me disant que c’est dans ces livres que je trouverais l’information et que Daouda m’en dirait plus lorsqu’il aurait fixé une date. Vive la communication !! et en plus, lorsqu’il me montre l’horaire, je dois être là les 2 jours (samedi et dimanche) alors que ma partie n’est que samedi à 9 h 30. Sa réponse à savoir si c’est absolument nécessaire que je sois là toute la fin de semaine est oui, sans d’autres explications. En fait, même Dimitrina est surprise qu’il me demande à être là dimanche.
En revenant du travail, je vais avec Vicky à l’hôpital pour rendre visite à Michel, qui est allé pour une petite fatigue, et qui s’est fait garder depuis 2 jours parce qu’il a la malaria. C’est en fait une clinique privée et le médecin nous est recommandé par le CFCI, car il connaît les blancs (les dosages ne sont souvent pas les mêmes si on va voir un autre docteur. Les noirs prennent parfois des doses de cheval qui peuvent nous être très dangereuses). Ce soir, je suis aussi très fatiguée, alors je monte directement me coucher lorsque nous revenons à la maison. À 21 h 30, je dors déjà, mais je me fais réveiller par Michel qui m’envoie un texto sur mon téléphone pour nous remercier de notre visite. J’aurais préféré ne pas recevoir de message, car je n’ai pas réussi à me rendormir avant minuit… moi qui étais si bien partie pour récupérer.
Jeudi 26 février
La journée de travail est vraiment longue, je suis autant, sinon plus fatiguée qu’hier. Je demande à ma boss si je peux prendre mon vendredi de congé, car je sens qu’avec la fatigue que j’ai et le fait de travailler toute la fin de semaine, je vais finir par être vraiment malade. Comme ce n’est qu’une demi-journée, il n’y a pas de problème. À 15 h 30, je vais rejoindre Daouda à un match de basket féminin organisé par un centre d’écoute communautaire. Le terrain est petit et il y a beaucoup de monde, mais l’ambiance est super et les filles sont très bonnes.
Voici un petit extrait du match
Après le match, je demande au chauffeur s’il peut me laisser dans un autre quartier que celui du travail, car je vais souper au resto avec Julie, une des CFCIstes. Elle habite dans le quartier hippodrome, un coin beaucoup plus tranquille que le mien, avec plusieurs restos et bars. En fait, c’est la place où les blancs se retrouvent, car la plupart des menus offrent des mets moins traditionnels africains (on peut manger des hamburgers, de la pizza et autre spécialité occidentale.) Après notre repas, on se prend une crème glacée, mais une vraie cette fois. C’est la meilleure que j’aie mangé depuis longtemps. Je retourne à la maison vers 23 h et demain je peux dormir !!!
Vendredi 27 février
Je me lève il est 7 h 30. Vicky est en train de s’occuper de Michel, car il est encore très malade. Il est rentré de l’hôpital hier, mais l’état n’a pas l’air beaucoup mieux. À 10 h, Abdoulaye vient cogner à la porte et me dit qu’il vient chercher Michel pour le ramener à l’hôpital. De mon côté, je prends l’avant-midi très relax, je lis et je fais un peu de lavage. En après-midi, Christine vient faire un tour et elle m’apprend que Stéphanie et Tara sont aussi à l’hôpital, car elles ont la malaria. Décidément, ça ne va pas bien pour notre groupe, en 1 mois, 5 personnes se sont retrouvées à l’hôpital pour se faire soigner contre la malaria (3 à Bamako et 2 au Burkina Faso). Nous décidons d’aller manger une crème glacée avant d’aller au marché de Médine. Je dois me trouver des pantalons légers, car il va faire chaud lorsque je serai à Keleya. Je réussis à me trouver 4 paires qui me coutent chacune 400F, donc 1 $. De retour à la concession, on prend une douche rapide et on va manger dans un petit resto chinois non loin de chez nous avant de se rendre au CCF (centre culturel français) pour y voir une pièce de théâtre. C’est très bon, mais je suis tellement fatiguée que je cogne des clous vers la fin de la pièce. Finalement, je vais me coucher, car je travaille demain encore.
Samedi 28 février
La formation débute à 9 h alors je me rends au bureau pour 8 h 50. Comme ce n’est pas moi qui prépare la salle ou qui débute la formation, c’est moins stressant. Au coin de la rue du bureau, je traverse au rond-point, mais comme c’est tellement passant, je dois attendre au milieu de la rue. C’est à ce moment que je vois le camion stationné devant moi. Sous le moteur, il y a du feu qui coule. Je me dis que je suis prise en face de ce camion et que si ça explose, je suis vraiment au bon endroit pour être atteinte. Le chauffeur lui ne semble pas trop stressé, il coupe le moteur, prend un linge et va se coucher sous le camion pour éteindre le tout. Finalement, rien n’explose, mais je ne suis pas certaine s’il a réussi à faire repartir son camion. À la formation, 16 jeunes de 12 à 17 ans qui sont présents. La première activité est un jeu qui permet d’apprendre le nom des autres. Le jeu se fait en Bambara, mais je réussis quand même à apprendre le nom de la moitié des participants. Lorsque la formation débute, Daouda explique tout en Bambara, et je comprends alors que toute la journée sera ainsi. Je crois que je vais trouver la fin de semaine vraiment longue !!! Pour passer le temps, j’écris des textos à Vicky, Julie et Christine. Après le diner, c’est mon tour à donner ma partie de la formation. Les jeunes écoutent et participent bien, autant pour la théorie que pour la pratique. Une fois mon heure terminée, je retourne m’asseoir et je me fais des listes ; le menu de la semaine, ce qu’il me manque à l’épicerie, ce dont j’aurai besoin à l’épicerie…Finalement 16 h, je peux retourner à la maison. Même si je n’ai rien fait de la journée, je suis brulée. Je reste un peu en bas et monte me faire à souper vers 18 h.
Dimanche 1er mars
Ce matin, comme je suis la dernière arrivée, je dois aller acheter des bonbons pour les jeunes. C’est 5F par bonbon, donc un gros 1,25 cenne !! Je crois que je vais dépasser mon budget à ce prix là J J’avais espéré un changement, mais il se trouve que la formation est encore en Bamanan aujourd’hui. De plus, le jeu que je devais faire à 12 h 30 est annulé, car nous sommes en retard dans l’horaire. Bon j’avoue que ça ne me tentait pas trop de faire un jeu, car les animateurs doivent toujours traduire en Bamanan pour que les jeunes comprennent, alors ce n’est pas trop motivant, mais ça m’aurait fait quelque chose à faire. Avant le diner, je demande à Daouda si ça vaut vraiment la peine que je reste, car je n’ai rien à faire, et je ne comprends pas ce que les gens disent. Sa réponse, après avoir réfléchi, oui tu vas faire le grand jeu. Honnêtement, j’ai l’impression qu’il me fait faire n’importe quoi juste pour justifier le fait qu’il voulait que je sois là aujourd’hui. Pour le grand jeu, je dois écrire des questions sur des papiers et des défis, placer la salle et animer. Pour les explications, même si j’ai répété 2 fois et que je leur ai fait faire un exemple, lorsque le temps de commencer est venu, ils me regardaient avec de grands yeux, car ils ne savaient pas quoi faire. Donc, Daouda a dû réexpliquer tout le jeu. Il me semble qu’on aurait sauvé du temps s’il l’avait fait au départ non ?? La journée se termine à 14 h 30 et j’en profite pour aller faire un tour et trouver le marché de n’golonina. Je me suis fait dire que ce marché des artisans et plus beau et moins cher, car il y a moins de touristes qui y vont. Je ne trouve pas le marché, mais je me retrouve au centre de formation des métiers d’arts. Il n’y a que 2 classes ou les profs sont présents ; bijoux et cuirs et peaux. Je vais discuter avec le professeur de bijou. Il me montre ce qu’il fait et les pièces qu’il a. un des morceaux d’ébène est un losange noir avec, sur le dessus, un losange blanc (car l’ébène peut être 2 couleurs selon l’âge de l’arbre). Je le demande combien cela me couterait pour faire un collier avec cette pièce. On s’entend pour 1000F. Après près de 2 heures de discussion, je retourne à la maison pour manger et lire.
Lundi 2 mars
Aujourd’hui au travail, je jase beaucoup sur msn. Je n’ai pas envie de continuer mon document de formation pour le frisbee. Ça fait au moins 2 semaines et demie que je ne fais que ça, j’ai envie de faire autre chose. Après le travail, comme je me suis bien fait expliquer où était le marché des artisans, je décide d’aller faire un tour. Comme ça se trouve à côté d’une boulangerie, j’entre me prendre quelque chose à manger, et que vois-je… du pain brun !!! Je ne croyais pas que ça existait en Afrique. C’est une des plus belles découvertes que j’aie faites jusqu’à maintenant, car je vous avoue que je ne suis vraiment plus capable de manger du pain baguette blanc, qui fait que j’ai fait 2 h après avoir mangé. Au marché, l’insistance des vendeurs est vraiment très désagréable. Ils me courent et me crient après pour me dire d’aller voir leur kiosque. Certains attendent même en face d’où je suis afin d’être certain que j’aille les voir. Finalement, je mets de côté 2 fenêtres dogons qui sont des planches de bois avec des gravures représentants des masques et autres symboles Africain. Le vendeur me les fait à 10 000F chacune (son prix de départ était 30 000F) et je prends un masque à 5 000F. ll décide de me donner une statue en cadeau. Je lui donne 2000F d’avance et lui dit que je vais repasser prendre mes choses la semaine prochaine, car pour l’instant je n’ai ni l’argent ni les moyens d’apporter ça à la maison. Dans un autre kiosque, je trouve 3 masques que je trouve très beaux, ce qui est quand même exceptionnel, car les masques que j’ai vus jusqu’à maintenant ne m’attirent pas vraiment. Je négocie pour en avoir 3 à 5 500F. Le dernier kiosque où je vais vend des statues en ébène et des bijoux. Il y a une statue que je trouve très belle, mais le prix est trop cher. Cependant, je négocie un collier à 1000F au lieu de 3500F. Le dernier vendeur m’explique que, puisque c’est lundi et qu’il commence à être tard, souvent les artisans acceptent de baisser les prix pour avoir de l’argent à ramener à la maison. Comme il est tard et qu’il fait noir, je rentre chez moi en taxi et je reste en bas pour discuter avec les gars qui travaillent là, et les filles de la famille qui sont sorties aussi. Vers 20 h 30, le courant coupe dans tout le quartier. On se croirait en camping !! Ça ne prend que 20 minutes et le tout revient à la normale. Comme je dis que je monte, Alpha me demande s’il peut monter aussi, en fait c’est la 3e journée de suite qu’il me pose la question et ma réponse reste toujours la même. Je ne sais pas s’il va finir par comprendre, je pensais avoir été claire l’autre jour.
Mardi 3 mars
Ce matin, je dois être au CCF à 6 h 45 (au moins, c’est seulement à 5 minutes de chez moi) pour une visite de terrain avec Bernard, le 4e membre de l’équipe avec qui je travaille ce mois-ci. À 7 h 25, comme il n’est toujours pas là, je quitte pour prendre le bâcher et me rendre au bureau. À 7 h 30, je reçois un appel de Bernard qui me demande où je suis. En fait, il était pris dans le trafic. Traverser le fleuve ici est comme à Montréal, les embouteillages sont longs. C’est la journée de la réunion mensuelle. Donc de 9 h à 12 h chacun vient présenter les objectifs qu’il devait atteindre pendant le mois, ce qu’il a réussi et ce qu’il prévoit faire pour le mois prochain. En après-midi je continue de travailler sur le cahier de formation en frisbee. Comme Aminata est là, j’en profite pour en savoir un peu plus sur les coachs qui ont été sélectionnées et sur le fonctionnement de mon séjour. Il semble que 3 des 5 filles qui suivront la formation ne parlent pas français. Ça, j’avoue que je ne l’avais pas prévue. Alors, je tente de mettre plus d’images afin qu’il y ait des repères sur les règles importantes. À 17 h, après le travail, je me rends à l’école des métiers d’arts afin d’aller chercher mon collier. Une fois sur place, le monsieur n’y est pas, mais on me dit de m’asseoir pour l’attendre. J’écoute le roy lion avec les autres hommes présents. Comme le responsable n’est toujours pas là, je l’appelle. Il me dit qu’il est de l’autre côté du fleuve, dans le trafic, et que ce serait plus simple si je repassais demain. Comme il est déjà 18 h 30, je quitte pour aller à la maison. Je reste un peu pour discuter avec les gars de l’imprimerie (qui sont l’autre gang en bas de chez nous). Je vais dire bonsoir à Alpha et sa gang aussi avant de monter. Cette fois, après lui avoir encore dit non pour monter, Alpha me fait la remarque que «c’est toujours non pour monter en haut avec toi hein ? » hey oui, ça ne me tente pas de le voir là alors… Aujourd’hui, c’est la fête à Christine. Comme elle est partie manger au resto avec Michel (il sort de l’hôpital aujourd’hui) Vicky et moi l’attendons, car nous avons un gâteau de fête et un cadeau pour elle. En fait, il s’agit de 2 petits gâteaux achetés à une vendeuse dans la rue avec du Nutella comme crémage, et le cadeau est une bouteille d’eau avec de la glace (car elle n’a pas de frigo chez elle). Elle est très contente de son cadeau et la séance photo de la dégustation du gâteau est… particulière disons !
Mercredi 4 mars
Ce matin, c’est ma supervision de stage avec Michèle, la responsable du CFCI. Je quitte avec Abdoulaye (le proprio de la maison et chauffeur du CFCI) à 7 h pour me rendre chez Michèle. Lorsque je cogne, elle sort à peine de la douche. En fait, elle m’attendait à 7 h 45 et Abdoulaye m’a amenée pour 7 h 15 !! Elle n’est pas trop trop réveillée encore, mais nous allons dans une boulangerie pour prendre notre déjeuner et elle, surtout un grand café. Nous discutons du stage, de l’adaptation et du rapport (bon c’était plate à faire, mais au moins j’ai eu une bonne note) pendant environ 2 h. Ensuite, nous prenons un taxi pour nous rendre au bureau, car la 2e partie de la rencontre se déroule avec Dimitrina. Bref, le tout se passe bien et je me remets au travail sur le frisbee, dans un bureau climatisé où j’ai froid. Pendant, la journée, une soirée s’organise au resto pour souligner l’anniversaire de 3 personnes de notre groupe. Donc avant de me rendre chez Julie (le point de rencontre), je passe chercher mon collier. Comme le monsieur ne l’a pas encore fait, je discute avec lui pendant qu’il travaille. En fait, il a surtout l’air de vouloir me garder ici et non faire le collier. Finalement, je réussis à glisser dans la conversation que je dois rejoindre des amis à 18 h, alors je dois quitter bientôt. Il termine à 18 h pile, et lorsque je viens pour le payer, il me dit de laisser faire et me demande si je vais repasser. Comme j’aimerais bien faire des montages de bijoux, c’est sûr que je veux revenir !!
Finalement, je réussis à partir et me rendre chez Julie. On se rend chez Da Guindo, une excellente pizzéria. Michèle vient nous rejoindre aussi. Je prends une pizza avec du fromage de chèvre et des olives noires. C’est vrai que c’est bon ici, mais c’est cher. Mon repas me coute 6000F, soit 15 $. Je retourne à la maison en taxi avec Christine. C’était bien comme soirée, ça fait du bien de revoir tout le monde en même temps, ça rappelle des soirées à Rivière-du-Loup.
Jeudi 5 mars
Ce matin, je vais faire une visite de terrain avec Yaya, et le reste de la journée est assez tranquille. Mon cahier de formation commence à prendre forme, c’est plus encourageant de travailler sur le projet. Autrement, je demande encore mon vendredi avant-midi de congé, car je veux aller au Burkina Faso avec Vicky (lundi étant congé aussi). Comme c’est 12 h de bus pour se rendre, on veut au moins avoir 2 jours pour en profiter.
Vendredi 6 mars
6 h, je me lève et je me prépare pour le voyage, nous devons être à la gare d’autobus à 7 h 15. Comme j’avais tout préparé hier, il ne me reste qu’à sortir le linge que je veux faire laver ce week-end et je déjeune. Pendant que je mange, Vicky est en train de mettre à l’envers sa chambre, car elle ne trouve pas son papier de vaccination de la fièvre jaune. Papier assez important, car les douaniers peuvent nous refuser l’accès si nous ne l’avons pas. Nous devions quitter la concession à 6 h 50, mais à 7 h, elle appelle Michèle pour lui demander quoi faire. Elle lui dit de demander à Abdoulaye. Elle remonte paniquée en disant qu’il est déjà parti et qu’elle ne sait pas quoi faire. Je lui réponds qu’il y a certainement quelqu’un en bas qui a son numéro de cellulaire pour qu’elle puisse le rejoindre. Elle lui explique la situation et il lui dit de partir quand même, car souvent le papier n’est pas demandé. Nous embarquons dans un taxi pour nous rendre à la station d’autobus. Évidemment, comme nous sommes en retard, nous tombons sur le chauffeur le plus lent de Bamako ! Il ne parle pas très bien français alors nous ne sommes pas certaines s’il a bien compris où nous allions, et il doit rouler à 35 km/h (ce qui est assez différent des autres taxis qui sont des dangers publics sur la route.) Non seulement il ne roule pas vite, mais il regarde pour prendre d’autres personnes en chemin ! Nous lui faisons part de notre retard afin qu’il accélère la conduite un peu. Lorsque nous sommes rendus près de l’autobus (environ 2 coins de rue avant) des gens commencent à courir à côté du taxi et nous demandent où nous allons. Lorsqu’ils comprennent que nous avons déjà nos billets, ils vont vers un autre taxi. Je ne sais pas exactement comment ils font de l’argent en essayant de nous vendre des billets de bus, mais… Heureusement, nous montons dans le bus à 7 h 40 et nous démarrons à 8 h 15 pour un 11 h de route, si tout va pour le mieux évidemment !!
Une jeune femme est assise à côté de moi avec son garçon. Je lui parle un peu dans un mélange de Bamanan et de français. Elle m’informe que son fils a seulement 2 mois et qu’il se nomme Boubacar. En chemin, le chauffeur fait beaucoup d’arrêts ou les gens nous offrent des choses à manger ou à boire (eau en sachet, petits gâteaux, fruits et légumes, carte de téléphones…) . Plus loin sur la route, je commence à m’endormir (le manque de sommeil et le soleil aidant). Lorsque je me réveille, je vois ma voisine de siège endormie aussi… sur mon épaule !! Son amie, qui est assise à côté de nous lui tape sur la cuisse pour la réveiller. Elle lève la tête et me voit : je vois dans ses yeux de la gêne, mais surtout de l’incompréhension. On dirait qu’elle cherche où elle est et pourquoi elle est accotée sur moi. Son amie et moi partons à rire alors qu’elle s’excuse 2 fois plutôt qu’une. La route va bien, elle est asphaltée tout le long et l’air climatisé nous permet d’être confortable. En cherchant quelque chose dans son sac, devinez ce que trouve Vicky… son papier de vaccination ! Maintenant nous savons que nous pouvons passer les douanes sans problème. Nous arrivons, à 16 h 30 à la douane, où on nous demande de montrer notre passeport et de remplir des papiers. Après 20 minutes nous embarquons dans l’autobus pour continuer la route… pour 5 minutes seulement, car nous devons ressortir et montrer nos passeports à nouveau. Cette fois, ils regardent si nous avons le visa pour entrer au Burkina Faso. Encore une fois, ça prend 10 minutes et nous devons marcher jusqu’à l’autobus. 5 minutes plus tard, nous devons encore descendre, cette fois pour montrer nos bagages. On fait la file, la fouille se fait rapidement, les gens ouvrent leur valise et les douaniers tâtonnent un peu. Dans notre cas, Vicky et moi passons sans même qu’ils touchent à notre sac ! Le contrôle est moins sévère qu’au Canada je dirais J Cette fois, nous restons dans l’autobus jusqu’à l’arrivée à Bobo Dioulasso vers 19 h 40. Nous devons nous rendre à la mission protestante pour dormir cette nuit. Roxane y est déjà avec un ami. Abdoulaye a donné les indications à Vicky avant de partir, mais elle ne se souvient plus si nous devons prendre à droite ou à gauche en sortant de la station d’autobus…Nous demandons le chemin à un homme dans la rue, qui nous explique un trajet vraiment compliqué que j’ai beaucoup de difficulté à comprendre. Cependant, j’entends le mot église dans son discours. Je lui réexplique que ce n’est pas l’église que nous cherchons, mais bien un endroit où nous sommes supposés dormir. Un autre homme qui passait par là nous entend et nous dit que c’est tout près et qu’il va nous y conduire. Il prend le sac de provisions à Vicky et il part. Nous avons de la difficulté à le suivre, car il est trop rapide. On se retrouve finalement dans un petit hôtel qui semble être un de ses amis. On lui explique que des amis nous attendent à la mission et que c’est absolument là que nous devons aller. On repart et il nous amène cette fois à la mission catholique. Là, on commence à pogner les nerfs après le petit monsieur !!! On lui redit, d’une voix encore plus bête, que c’est la mission PROTESTANTE où nous devons aller. Le responsable de la mission catholique nous dit que ce n’est pas loin, il suffit de tourner à droite au coin de la rue ! Notre monsieur nous amène finalement à la bonne mission où nous retrouvons Roxane. On entre dans la chambre pour discuter, car ça fait quand même près de 2 mois que nous ne nous sommes pas vues !! 20 minutes plus tard, le monsieur qui nous a amenés ici entre dans la chambre et nous explique que le gardien lui demande de sortir et qu’il vient chercher quelque chose à manger. Bref, il veut de l’argent, car son travail ici doit être guide. Je n’ai pas vraiment l’intention de donner de l’argent à quelqu’un qui nous a fait perdre 30 minutes parce que, soit il ne savait pas où on allait, soit il faisait tout pour nous loger chez des amis à lui. Bref, il n’est pas trop content de nous avoir amenés ici sans avoir rien en retour, mais s’il nous avait montré le chemin du premier coup, je lui aurais donné ce qu’il demandait. J’avoue que cette situation est la première différence que je vois avec Bamako. Je ne me suis jamais fait avoir par un guide pour aller où que ce soit. Lorsque je demande mon chemin, les gens m’indiquent où aller sans vouloir m’y conduire en échange d’argent.
Le plan pour la soirée et le lendemain est simple, nous allons souper avec les filles de Bobo ce soir et nous prenons l’autobus demain matin à 7 h pour nous rendre à Banfora.
Le restaurant est simple, mais il y a beaucoup de choix dans le menu. Je prends un poulet sauce moutarde. Je sais que ça fait un mois que je suis ici, mais je suis encore surprise lorsque je commande du poulet de le recevoir en entier, défait en 5 ou 6 morceaux (ailes, cuisses et poitrine avec les os) et non seulement une poitrine comme je suis habituée. Bon, il faut dire qu’ici, les poulets ne sont pas gavés ni nourris avec des hormones de croissance comme c’est le cas chez nous. Ce qui fait qu’un poulet entier, c’est juste une bonne portion pour une personne. C’est le fun de revoir les gens et de parler de l’adaptation au pays, du stage, de la vie qui est tellement différente de ce à quoi nous étions habitués. Une fois le repas terminé, nous allons au Bamboos, un petit bar en plein air. Ce soir, il y a un spectacle de musique et deux danseurs se font aller sur la musique . Vers 22 h 30, on rentre à la mission, car on doit quand même quitter à 6 h pour le bus.
Samedi 7 mars
J’ai super bien dormi cette nuit, en fait j’ai même eu froid !!! Je dois dire que je n’avais pas de drap sur moi, mais normalement, à Bamako je n’en ai pas et j’ai chaud. Le trajet en autobus prend 1 h 30, et la vue est vraiment superbe. On passe des plaines parsemées d’arbres et des petits villages en banco. En regardant la grosseur des villages, on dirait qu’ils ne sont que 30 à y habiter. Une fois sur place, nous allons voir les rastas, car j’ai une lettre à leur remettre. En leur parlant de notre plan d’aller aux chutes, un des gars nous dit que son ami taximan peut nous y conduire. Entre temps, nous allons voir une autre CFCIste. Bien qu’elle nous ait dit qu’elle ne se sentait pas trop bien, je crois qu’elle est quand même contente de nous voir… enfin j’espère :) Nous laissons nos sacs chez elle et nous partons vers les chutes en taxi. J’embarque sans trop poser de questions, car c’est Nicolas, l’ami à Roxane qui a parlé du prix avec le gars du taxi. Nous avons cependant bien mentionné que nous ne voulions pas de guide et que c’était seulement pour se rendre aux chutes. La route pour se rendre n’est pas très belle. C’est en terre, mais avec beaucoup de trous et de buttes. En fait, je crois que le Mali et le Burkina sont deux pays intéressants pour les vendeurs de suspension d’auto ou de moto !! Un des rastas avec nous dans le taxi a apporté sa Cora, une espèce de guitare à 8 cordes, qui se joue les cordes face à soi… j’ai essayé de jouer, et j’avoue que c’est plus facile que la guitare à laquelle je suis habituée. Je vais essayer de me trouver un professeur à Bamako pour être capable d’en jouer au Québec. Une fois aux chutes, il faut payer 1000 F par personne pour aller se baigner. Le groupe discute longtemps et je ne sais trop de quoi il parle. Comme je n’ai pas l’intention de passer la journée là, je paie mon entrée. Nicolas vient me voir et m’explique qu’ils sont en train de négocier un prix de groupe pour le taxi et que ce sera 3500 F pour les 6 (4 blancs, le rasta à la guitare et le chauffeur). Il me dit qu’il ne faut pas sortir l’argent trop vite et bla-bla-bla. Je ne sais pas pourquoi, peut-être à cause de son attitude de « je suis supérieur », mais il commence déjà à me tomber sur les nerfs. À l’écouter parler, il a tout vu, tout fait et c’est lui le meilleur. Et en plus, il est français (je sais, ce n’est pas tout les Français qui sont comme ça, mais lui…). Bref, on passe le poste de péage et on suit le chauffeur, qui doit nous montrer où se rendre pour se baigner. Le premier endroit où il nous amène n’était que pour voir… c’est à ce moment que nous avons compris que le chauffeur était devenu notre guide aussi, malgré que nous ayons dit que nous n’en voulions pas. Pour se rendre aux endroits où on peut se baigner, il faut monter la montagne pendant environ 20 minutes. Déjà que le hicking est demandant, la chaleur et le soleil n’aide pas beaucoup. Le premier endroit que nous voyons est rempli de monde, cependant, on continue un peu plus haut, et là, il y a de petites chutes où on peut s’asseoir pour se rafraichir. Comme l’eau n’est pas stagnante les bactéries ne peuvent se développer alors il n’est pas dangereux d’y aller. On passe la journée là, les rastas viennent nous rejoindre un peu plus tard dans la journée. L’un d’eux joue de la Cora et chante je ne comprends pas cequ’il dit, mais c’est intéressant comme musique.